shatter me (+) neil

Invité

shatter me

Neil & Dana

Le froid avait envahi Dédale et semblait ne pas vouloir le lâcher. Les arbres de rosa park avaient perdu tous leurs feuillages. Le parc était devenu d’un triste à mourir en temps normal mais l’hiver, Dana trouvait ça encore pire. Déambulant dans les allées, elle se souvenait quand elle venait ici avec ses grand parents, quand les beaux jours étaient revenus. Dans ses souvenirs, la jeune femme avait l’impression de voir un immense parc, rempli de fleurs et d’arbres bien touffus. A croire que l’innocence d’un enfant peut altérer l’endroit. Et cela envahissait Dana d’un peu de déception et d’une certaine touche de mélancolie. Non pas qu’elle souhaiterait retomber en enfance mais parfois, elle se dit que c’était bien plus simple, à cette époque. Mais il fallait faire avec, le temps avait passé et Dana ne pouvait plus se cacher derrière le masque de l’enfance.

Elle continua son chemin dans le parc et s’installa sur un banc. Mais pas celui par hasard. Elle était assise à ce banc car normalement, sa balade dans le parc ne devrait pas se finir en solitaire. Dans cet endroit morne et triste au possible, où l’espoir avait fui cette ville comme les rats fuient la peste, il y a une rencontre qui fait du bien. La légèreté, l’insouciance peut être, allez savoir. Mais une bouffée d’air frais, ça c’était certain. Elle déposa son étui à violon sur ses genoux et sortit l’instrument. Elle profita de l’attente pour s’assurer qu’il était bien accordé. Vérifiant ses derniers réglages, elle ne se rendit même pas compte qu’elle commençait à jouer. Un petit air mélancolique, un peu triste et lent. En parfaite adéquation avec cette saison morte et cette ville décadente.

made by black arrow

Invité

7 février. Tu es encore sorti dehors tout nu, Neil. Ce n'est peut-être pas une bonne idée, tu le sais bien, surtout lorsqu'un nuage de buée t'enveloppe à chaque respiration. Mais ce n'est pas de ta faute, tu as oublié. À la place de mettre un jean et un pull, tu as juste ta couette autour de tes épaules et des espadrilles délavées aux pieds. Il fait froid. Tu as une plutôt haute résistance au froid, mais tu peux très bien sortir la morsure de celui-ci dans ses os. Tu ailes bien, peut-être un peu masochiste, mais cela te fait sentir vivant. Ce memento mori te rassure : tu es vivant, Neil, tu es comme tout le reste du monde, tu es normal. Étrangement, personne ne te regarde avec des yeux de merlus frits, car tu es invisible. Oui, Neil, tu ressembles à un sans-abri avec ces cheveux en désordre, cette bouille hors du temps et cet accoutrement étrange. Tu es invisible, Neil, comme ceux qui meurent de froid en hiver, comme ceux qui meurent de soif en été. C'est triste, la réalité. Parfois, il est bien de rester dans sa tête, tu as tout compris à la vie, car malgré le froid, tu t'avances d'un pas joyeux dans le parc. Tu y lâches Blow habituellement. Mais aujourd'hui, ni Blow ni Job ne t'accompagnent. Il y a une jolie fille qui accorde un instrument, là-bas. Rousse. Violon. Erin ? Bêtement, tu imagines ta soeur assise sur ce banc, alors tu t'y avances, tu t'assois à côté d'elle. Mais ce n'est pas Erin mais c'est pas grave.
« - Bonjour, je m'appelle Neil Donnelly, est-ce que je oejx te dessiner ? »
Tu es un garçon poli. Doucement, posant avec précaution ton pochette à dessins format raison sur tes genoux et ta trousse entre elle et toi, tu entreprends de sortir une feuille vierge. La couette glisse et elle dénude ton épaule. Tu frissonnes, tu la remets en place en la traitant de « méchante » entre tes dents. Fuh, qu'est-ce qu'elle a à bouger, elle ? Peut-être qu'elle a froid, elle aussi. Est-ce qu'une couette peut avoir froid alors qu'elle procure le chaud ? Ta bouche s'ouvre, tu te tournes vers Erin-qui-n'est-pas-Erin pour lui demander mais tu te souviens justement u'elle n'est pas Erin alors tu refermes ta bouche avant de manger des mouches. (C'est ce que dit Maman : on mange des mouches quand on ouvre la bouche trop longtemps.)